Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Pretty Books

27 janvier 2013

Pour commencer… je commence par la fin : En souvenir d'André de Martin Winckler.

Pour commencer… je commence par la fin : En souvenir d'André de Martin Winckler.
Créer un blog littéraire est l'une de mes bonnes résolutions pour l'année 2013. Je sais que nous sommes déjà à la fin du mois de janvier mais comme dit le proverbe « il n'est jamais trop tard pour bien faire ». Je lis depuis toute petite, j'aime les livres...
Publicité
25 février 2013

Egarés d'Emma Donghue

L'an passé, j'avais lu avec un immense plaisir Room qui vient de paraitre en édition de poche. Dans ce roman, Emma Donoghue avait réussi le tour de force de m'enfermer avec Jack et sa maman dans une pièce unique. De la première à la dernière page, je m'étais laissée porter par la voix tantôt naïve, tantôt grave d'un petit bonhomme de cinq ans : un véritable tour de force qui m'avait révélé l'immense talent littéraire de son auteur.

Après un roman dont le thème principal était l'enfermement, Emma Donoghue nous livre Egarés, un recueil de 14 nouvelles qui s'articulent toutes autour du thème du voyage. Le livre est découpé en trois parties : le départ, la route et la fin du voyage et l'après.

 Je l'ai lu avec un plaisir modéré. En effet, toutes ne m'ont pas « embarquée ». Une nouvelle doit comporter une chute. C'est une de ses caractéristiques principales. Pourtant, je ne suis pas tombée de bien haut à chaque fois. De plus, après chaque nouvelle, l'auteur indique qu'elle s'est inspirée d'histoire vraie en citant ses sources ce qui, à mon avis, aurait plutôt eu sa place au sein de la préface ou d'un postface.

 Néanmoins, la plupart de ces nouvelles sont portées par des personnages attachants. Ainsi, j'ai particulièrement apprécié « De l'avant » , « La Bonne fortune de la Veuve », « Le Dernier Dîner de Brown », « Compter les jours », « Le Cadeau » et « Vanitas ».

Dans ces 6 nouvelles, les personnages principaux sont des femmes prêtes à tout pour s'assurer une vie meilleure pour elles-mêmes dans « La Bonne fortune de la Veuve » et « Le Dernier Dîner de Brown ». Mais, j'ai aussi constaté l'importance de la maternité dans les 4 autres nouvelles. Finalement, c'est sans doute ce dernier thème qu'Emma Donoghue parvient à explorer, bien plus que celui du voyage. En fait, ce dernier thème sert de prétexte à l'évocation de la transcendance de l'amour maternel, ce qu'elle avait déjà magistralement démontré dans Room.

 Faut-il lire Egarés ? Je pense que oui... car il m'a donné envie de relire Room !

 

égarés

25 février 2013

Une parenthèse paradoxalement enchantée : 14 de Jean Echenoz

On m'en avait dit du beaucoup de bien, on m'en avait dit aussi dit beaucoup de mal... Beaucoup pour un texte court, très court même. La quatrième de couverture ne nous promet pas grand chose et pourtant... « Cinq homme sont partis à la guerre, une femme attend le retour de deux d'entre eux. Reste à savoir s'ils vont revenir. Quand. Et dans quel état. »

Un triangle amoureux sur fond de guerre ? Rien de très original diront les mauvaises langues. Néanmoins, Jean Echenoz signe un roman d'une force incroyable.

Il flotte un vent de légèreté entre certaines lignes. En effet, 14 débute en août 1914 au son du tocsin entendu par Anthime alors en promenade à vélo dans la campagne. Le livre est parsemé de petits bonheurs, comme autant de brefs instants de répit face à l'horreur. Car c'est bien cette dernière qui constitue le cœur du livre.

L'auteur nous livre des scènes de combats sans merci et évoque l'usage des différents armements ; notamment les gaz et les avions qui étaient des nouveautés. La vie dans les tranchées faite de promiscuité, d'absence d'hygiène, d'alcool permettant aux soldats de se battre mais aussi d'espoir de s'en sortir vivant, d'être blessé pour pouvoir rentrer chez soi au plus vite, ou tout simplement de mourir pour s'échapper à tout jamais de cette boucherie. Mourir ? Pour quoi, pour qui et par qui ? Car mourir sous le feu de l'ennemi ou fusiller pour l'exemple car accusé d'être déserteur ne change finalement pas grand chose.

Les personnages d'Anthime, Charles, Padioleau, Bossis et Arcenel sont autant de destinées de poilu différentes que Jean Echenoz parvient efficacement à nous faire partager en très peu de pages. L'auteur vise juste à chaque phrase et chaque mot de manière on ne peut plus lucide : « Tout cela ayant été décrit mille fois, peut-être n'est-il pas la peine de s'attarder encore sur cet opéra sordide et puant. Peut-être n'est-il d'ailleurs pas bien utile non plus de comparer la guerre à un opéra, d'autant moins quand on n'aime pas tellement l'opéra, même si comme lui c'est grandiose, emphatique, excessif, plein de longueurs pénibles, comme lui fait beaucoup de bruit et souvent, à la longue, c'est assez ennuyeux. » (p79)

14 est donc un livre magistral. Le style de Jean Echenoz porte le lecteur sans temps mort. La brièveté du texte donnant plus de poids à l'ensemble, tel un souffle d'obus...

 

14

Publicité
Pretty Books
  • Il était une fois une petite souris qui goûtait, grignotait, dévorait les livres ; les bons, comme les moins bons, ceux qui la rassasient, la gavent et même ceux qui la laissent sur sa faim... Pretty Mouse vous invite au pays des mots. Bienvenue à tous !
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Archives
Publicité